Un adulte condamné pour avoir braqué le tabac d’Aspiran avec un mineur de quinze ans

L’homme de 28 ans et un ado de 15 ans étaient repartis avec 420 € et plus de 300 cartouches de cigarettes d’une valeur de 14 000 €. L’adulte vient d’être condamné et le mineur sera jugé en septembre.

Le 9 mars, vers 19 h 30, le gérant du tabac d’Aspiran, au sud de Clermont-l’Hérault, avait été victime d’un braquage. Au moment de la fermeture, deux hommes gantés et au visage en partie dissimulé étaient entrés. Le plus costaud des deux l’avait mis en joue avec une arme à feu. L’autre, qui s’avérera être un mineur de 15 ans (il a été interpellé mais n’a pas encore été jugé), lui avait donné un coup de pied au ventre. Ils étaient repartis avec 420 € et plus de 300 cartouches de cigarettes d’une valeur de 14 000 €.

La voiture des braqueurs, une Peugeot 107 volée à Pézenas, avait été retrouvée incendiée dans les vignes, le lendemain. Dorian, l’individu armé le 9 mars, la conduisait depuis plusieurs jours, comme l’avait montré la vidéosurveillance. Un témoin l’avait aussi reconnu sur les photos du braquage affichées sur le commerce, et il avait été vu dans la même tenue vestimentaire, le matin même, dans un bar de Paulhan.

« J’avais été menacé car j’avais une dette de 10 000 € »

Dix jours après, il avait été interpellé à la suite d’un nouveau délit qui lui avait valu de comparaître en justice, le 27 mars. Il avait été condamné à 18 mois de prison dont 6 avec sursis.

En garde à vue, Dorian avait aussi reconnu sa participation au braquage d’Aspiran. Ce responsable de sécurité en CDI, qui pratiquait assidûment le MMA, a expliqué qu’il avait dû tout arrêter après avoir été victime d’une hémorragie interne. En mal d’activité pour canaliser son « impulsivité », il avait sombré dans une addiction à la cocaïne et au jeu. « J’avais été menacé car j’avais une dette de 10 000 €. »

Cet homme de 28 ans avait été extrait de prison pour être jugé devant le tribunal correctionnel de Montpellier, tout récemment. Malgré sa solide carrure et ses tatouages, il a fait profil bas devant le tribunal. Tout en affirmant ne rien avoir préparé le jour du braquage.
« Ça faisait quatre jours que je n’étais pas moi-même, a-t-il expliqué. Le mineur, je ne l’avais vu que trois ou quatre fois en tout. Ce jour-là, on s’est croisé dans un village à côté. Il m’a montré une arme et on a trouvé les gants dans la voiture. Ça s’est décidé au dernier moment. »

Quatre ans dont deux avec sursis

Alors que trois ans d’emprisonnement, dont un avec sursis, avaient été requis, c’est une peine de quatre ans de prison, dont deux avec sursis, qui a été prononcée. Le maintien en détention a été prononcé, ainsi qu’une expertise médicale.

Dorian devra payer le Trésor public et dédommager les victimes, se soigner, travailler ou suivre une formation. Il lui est interdit de contacter le buraliste. Les dédommagements seront fixés lors d’une audience en 2025. En attendant, il devra verser 4 600 € à la victime du vol de voiture.

« La victime ignorait que l’arme tirait à blanc »

Le jour du braquage, Dorian affirme avoir quitté le tabac « avec 60 € et trois cartouches de cigarettes. On avait prévu de se revoir pour partager moitié-moitié ». Il avait dormi dans la voiture, au milieu des vignes, avant de l’incendier. « Je ne savais pas qu’elle était volée », a-t-il affirmé. Selon l’avocat de sa propriétaire, la victime l’avait « achetée 4 000 € et s’en servait pour aller voir ses petits-enfants. Elle ne peut plus le faire aujourd’hui ».

Lors du procès, le buraliste a confié avoir « un traumatisme à la suite de l’agression et la crainte que ça se reproduise ».
« Ce vol aggravé aurait pu être qualifié de vol à main armée et jugé devant les assises où il était passible de vingt ans de prison, a déclaré le procureur. L’arme que le prévenu a utilisée n’était pas factice, mais tirait à blanc, ce que ne pouvait pas savoir la victime. Le témoin qui est arrivé pendant le braquage a expliqué que c’est le prévenu qui gérait la situation. »

« Il était “très hésitant, pas sûr de lui”, a au contraire déclaré son avocat. Il a quitté le domicile familial parce que ses parents ne voulaient pas de son chien. Il est en couple depuis huit ans et père d’une petite fille. Ils étaient séparés depuis qu’il était tombé dans la drogue, mais ils sont de nouveau ensemble. »

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