Noémie Mourgues est une jeune peintre, une jeune peintre de 86 ans. À Noël 2021, à la résidence Soubeiran où elle s’est récemment installée, elle trouve au pied du sapin une boîte de couleurs.
« J’avais remarqué que pendant les ateliers, elle se débrouillait très bien en peinture. Nous essayons d’offrir à chaque résident un cadeau personnalisé », explique Marie-Pierre Manoël l’animatrice. Depuis ,Noémie peint. « Avec mes doigts ceux de la main gauche. J’utilise un peu le crayon ou le pinceau pour terminer », précise l’intéressée. Son style que l’on a récemment découvert à la faveur d’une exposition dans le hall de la mairie rappelle celui de l’art brut : une spontanéité loin des codes académiques aux couleurs éclatantes. Vivifiant. L
’actualité de sa prochaine exposition ce week-end à la kermesse fraternelle (1) offre l’opportunité d’une conversation à bâtons rompus avec l’artiste.
« Je montrerai à l’espace Paulhan une vingtaine de sujets bibliques », annonce Noémie. Sont d’ores et déjà dûment encadrés, ceux représentants Adam et Eve, l’Arche de Noé ou les Rois Mages.
« Lorsque j’ai commencé à peindre il y a deux ans je représentais le personnel de la maison de retraite. Souvent j’utilise une photo. » Celle qui a visité les musées avec beaucoup d’intérêt, ceux de Cluny, du Louvre ou d’autres à l’étranger se souvient : « Je n’avais pas l’idée de peindre. J’étais modeste. » Lorsqu’elle montre dans sa chambre le portrait de sa grand-mère réalisé par son père, l’hypothèse d’un atavisme familial se dessine.
« La naissance du vocation »
Son doctorat d’hydro-géologie obtenu à l’Université de Montpellier où elle rencontre son époux Pierre fait d’elle une chercheuse. De leur union naissent deux enfants. Pendant une trentaine d’années elle enseigne en Afrique puis en famille s’installe aux Plantiers.
« Les ateliers avec Marie-Pierre m’ont plu. C’était une véritable découverte. Je peins presque tous les jours. C’est la naissance d’une vocation qui me donne de la joie », confie Noémie. Ceux qui regardent ses toiles, l’éprouvent. Après la kermesse fraternelle c’est la bibliothèque des Plantiers (2) qui expose une trentaine de ses portraits.
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