Avec un premier volume intitulé Récits (1), qui groupe toute ses œuvres de fiction ou presque (2), commence la publication des œuvres complètes de Jean Paulhan (3). L’événement devrait attiser la curiosité de ceux qui savent, plus ou moins, le rôle que Jean Paulhan joue dans les lettres depuis quelque quarante ans ; quant aux dévots de ses écrits, comment ne se sentiraient-ils pas comblés ? Voici enfin rassemblée, et à portée de la main, une œuvre prestigieuse qui naît en 1905, dont nous ignorions certains volets (deux inédits dans ce tome : Lalie, dont la rédaction remonte à 1914 ; Progrès en amour assez lents, à 1917), tandis que d’autres écrits, dispersés, éparpillés en revues ou publiés à tirages très limités, n’étaient connus que des » happy few « .
Après la sortie du cinquième volume, une étude d’ensemble aura le souci de montrer l’unité et la cohérence d’une pensée (servie par un style dont on ne se lasse pas d’admirer la perfection) qui, où qu’elle porte sa réflexion, en littérature, en politique ou en peinture, a pour premier souci de dénoncer les illusions, les erreurs dont nous souffrons et d’énoncer la méthode qui nous permettrait de ruiner ces maux. Un savoir-vivre, peut-être un savoir-ne-pas-mourir, est au bout de ces textes qui composent des savoir-regarder, des savoir-comprendre, des savoir-juger. On n’a guère fait plus poignant ni plus ambitieux.
L’idée de » malentendu « , dès lors, est au cœur des Récits. Notre vie même en est faite, et comme enveloppée. Le malentendu viendrait de nous: de ce que nous sommes et, par suite, de nos conduites. De nos faiblesses (de nos forces aussi), de notre façon de penser, de parler. D’une certaine manière de nous répondre et de répondre tant aux autres qu’aux sollicitations du monde. Intelligence ou sottise, réflexion ou légèreté, calcul ou naïveté : tout se vaut. Nous nous jouons des tours cruels, nous en jouons à nos voisins, » on » nous en joue, et jusqu’à » la vie » qui nous trompe. Tout et tous sont de la partie : le corps, l’esprit, les pensées, les mots, les livres, même les bons – surtout les bons… Voilà ce que disent et montrent le Guerrier appliqué, Progrès en amours assez lents, le Pont traversé – et le reste.
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