Après 61 ans au club dont les 17 derniers à la présidence, celui qui fait l’unanimité auprès de celles et ceux qui l’ont croisé passe le relais pour prendre, à 73 ans, une « retraite » bien méritée.
À 73 ans, dont 61 donnés au football amateur en tant que joueur, entraîneur puis dirigeant, Élian Reverbel a décidé de passer la main à la présidence de La Clermontaise qu’il occupait depuis 2007. Et de prendre du recul dans un club où il s’est très investi, où il a tout connu et laissé de très bons souvenirs à celles et ceux qui ont croisé sa route. Comme les joueurs et le staff de Baptiste Duhau-Marmon qui lui ont offert une belle sortie, en jouant la première place de Régionale 1 jusqu’à la dernière journée, avant de finir par une victoire en Coupe d’Occitanie, le 9 juin à Saint-Gaudens, face à Revel.
« Le foot, c’est ma passion »
« Le club ne l’avait jamais gagnée. Je ne pouvais pas rêver mieux de finir sur un titre et une très belle saison », indique le dirigeant très touché par les nombreux messages et hommages unanimes qui ont suivi, de joueurs, de dirigeants, de présidents de clubs adverses, d’instances du football… Tous témoignent de l’estime et du respect que l’ancien directeur de cave coopérative à la retraite a suscité, tout au long de sa carrière. « Le foot c’est ma passion, même si j’aime aussi le rugby et le cyclisme. La Clermontaise, c’est mon club », poursuit celui qui ne se connaît pas d’ennemis. Normal, quand on connaît le personnage plein d’humanisme, de respect et de gentillesse.
« La Clermontaise, c’est un des clubs historiques du département qui rayonne depuis toujours au niveau régional. J’y ai tout connu. Toutes ces années mon permis de côtoyer, de rencontrer beaucoup de personnes ». Notamment la vingtaine de bénévoles très actifs autour de lui, lors de ces 17 années de présidence. « Avec qui j’ai pris beaucoup de plaisir. Ils et elles sont indispensables et je ne les remercierais jamais assez pour le boulot énorme qui a été fait. » Mais l’heure a sonné pour Élian, qui a quitté ses fonctions sans regret.
61 ans de passion et de souvenirs
Élian Reverbel a signé sa première licence à La Clermontaise à 12 ans, en minimes, en 1963, avec Gérard Bessière, Jean-Jacques Pinet, Bernard Fabreguettes…
« Nous avons joué ensemble jusqu’en junior avec notre entraîneur, Monsieur Jean Pinet. En junior, on a été champion du Languedoc, nous avons gagné deux fois la coupe et joué en Critérium National, la deuxième année ». Avec un souvenir contre l’OM d’Émon et Courbis, en 1969. « Nous les avons reçus au stade en ville, on perd 2-1 devant 1 200personnes en ouverture de Clermont-Paulhan ».
Suivra une petite pause pour raisons professionnelles lorsqu’à 23 ans, il devient le plus jeune directeur de cave coopérative du Languedoc Roussillon dans le Gard, avant de revenir prendre la direction de la cave de Saint-Félix-de-Lodez en 1981. « J’ai joué en senior, en vétéran dont je me suis occupé aussi. J’ai même entraîné l’équipe 2 pour dépanner quand Jean-Paul Aubert a dû prendre la première. Et en 1998, après le décès de Louis Villaret, j’ai intégré le comité directeur comme vice-président, au côté de Jean-Paul Berger puis Antoine Martinez, indique celui qui prend sa retraite et la présidence du club en 2007. En gardant le partenariat que je gérais avec plusieurs personnes dont Guy Cablat. » Élian forme ensuite un tandem avec Thierry Viala – « On se complétait bien » – dans une période marquée par une victoire en coupe de l’Hérault, en 2018.
Il vient de passer le relais à Pierre Henry, lors de l’assemblée générale de juin dernier, à la tête d’un club qui comptait 498 licenciés et 34 équipes, lors de la saison 2023-2024.
« C’était programmé. Il faut savoir partir à temps. Il y a l’âge, des problèmes de santé. 61 ans dans un club, c’est beaucoup. C’est fatigant, malgré les nombreuses satisfactions que cela m’a procuré », poursuit le natif des Bories à Clermont qui, comme beaucoup, constate une évolution de la société dans les mentalités. « C’est plus compliqué aujourd’hui d’être bénévole et ceux qui s’engagent ont beaucoup de mérite ».
« Je reste dirigeant et supporter »
Pas question pour autant de déserter les bords de terrain. Bien au contraire ! « Je garde une carte de dirigeant », précise celui qui a déjà des sollicitations internes. « Jean-Luc Muzet, avec qui j’ai beaucoup d’affinités, aimerait me récupérer avec lui sur les U17, sourit l’ancien président. Je vais être supporter, voir un maximum de matchs du club. C’est dans mon ADN, dans celui de la famille. Mon frère Jean est sûrement aujourd’hui le plus ancien supporter de la Clermontaise, comme l’a été notre père avant lui ».
Avant de conclure par un mot pour ses successeurs : « je souhaite bon vent à Pierre Henry et à son équipe. »
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